jeudi 6 juillet 2023

Contre-offensive ukrainienne: un bilan mitigé (2)

La première partie est ici. Je rappelle qu'il s'agit d'une réaction à la série de billets du Colonel Michel Goya: L'offensive ukrainienne est-elle un échec ? (1) et (2) et que le titre (comme celui du billet de Michel Goya) ne reflète pas la conclusion de mon analyse, il n'est là que tromper ceux qui ne lisent que les titres. C'est aussi une référence à l'excellent sketch d'Alexandre Astier: Physique quantique : un bilan mitigé.

NB: du fait des changements dans la politique de Twitter, il y a moins de liens que d'habitude


La contre-offensive a-t-elle vraiment commencé ?


Le contraste est fort entre les déclarations des Ukrainiens, les attentes de certains occidentaux et le résultat que l'on peut observer: au bout d'un mois de "contre-offensive", le front semble presque statique, au point qu'on ne sait pas très bien si l'offensive a vraiment commencé, si elle est toujours en cours ou si elle a déjà échoué. Reprenons la chronologie.

  • De mi-décembre à mi-mai, c'est la grande offensive d'hiver russe. Qui, si elle a été très coûteuse en hommes comme en matériel, n'a guère permis de faire bouger les lignes de front, à part dans le secteur de Bakhmut.
  • Mi-mai, les Ukrainiens contrent-attaquent sur les flancs de Bakhmut. Ils enregistrent quelques progrès notables, mais ne progressent plus après une semaine, alors que les Russes finissent par prendre la totalité de la ville de Bakhmut.
  • Début juin, les Ukrainiens lancent des attaques dans le sud, dans trois directions : tout à l'ouest, près du Dnipro; au sud de Orikhiv et enfin, au sud de Velyka Novosilka. Tandis qu'à Bakhmut, les Ukrainiens recommencent leur progression lente.
  • Un mois plus tard, les Ukrainiens ont progressé, au mieux, de 5 à 10 km dans le secteur de Velyka Novosilka. Pour les deux autres secteurs, la profondeur de la progression est inférieure à 3km.


Il y a donc bien "quelque chose" qui a commencé. Mais est-ce l'attaque principale ? Des opérations préliminaires ? Une forme élaborée de diversion ? La brutalité des combats et les pertes qui s'accumulent dans chaque camp sont en tous cas la preuve indéniable que les attaques sont sérieuses. Mais si on se pose toutes ces questions, c'est parce que les Ukrainiens n'ont engagé qu'une petite partie des forces qu'ils avaient formés pour leur contre attaque. Militaryland.net avait listé 34 brigades ukrainiennes disponibles pour la contre-offensive. De ces 34 brigades, seules 6 ont été engagées dans les actions offensives. Cependant, d'autres brigades participent aussi aux combats (même si elles n'étaient pas listées comme disponibles en avril), comme nous allons le voir, secteur par secteur.



Les différentes offensives

secteur "Dnipro":

Ici, les Ukrainiens n'ont engagé qu'une brigade: 128e brigade d'assaut de montagne, appuyée oar quelques bataillons supplémentaires. Après avoir pris le village de Lobkhove dans les premiers jours, ils ont ensuite libéré Pyatykhatky et essaie maintenant d'attaquer au sud-ouest et au sud-est. Les gains sont modestes, mais plutôt bons compte tenu des faibles moyens engagés


secteur "Orikhiv":

C'est dans cette direction que les Ukrainiens ont engagé leur unité la mieux équipée: la 47e brigade mécanisée, équipée de chars Léopards 2 et de M2 Bradleys. Dans les documents du pentagone, la 47e devait recevoir les Bradley et des M55-S, tandis que la 33e recevait les Leopards. Il semblerait que les Ukrainiens ont préféré filé les Léopards 2 à la 47e, ou bien ont décidé de mener des attaques conjointe des 2 brigades, car on va vu des vidéo de ces groupes d'attaques mixant les deux types de véhicules (et se faire détruire par les Russes). Durant les premiers jours de l'offensive, les Ukrainiens ont perdu au moins une quinzaine de Bradley, 5 Léopards et plusieurs autres véhicules, dont au moins 4 engins de déminages. C'est une sérieux revers pour l'Ukraine, bien exploité par la propagande russe. Si les premiers jours ont été désastreux, les Ukrainiens se sont repris et ont poursuivi l'offensive avec moins de perte et en gagnant un peu de terrain, mais sans parvenir à libérer un seul village. En plus des 47e et 33e brigades mécanisées, la 65e brigade mécanisée et peut-être quelques unités supplémentaires participent aux assauts dans le secteur.


secteur "Velyka Novosilka":

C'est là que les Ukrainiens ont obtenus le plus de succès, et aussi là où ils ont engagé le plus de troupes: 35e, 36e et 37e brigades de marine; 23e, 31e (et peut-être aussi la 93e) brigades mécanisées, 68e brigade de chasseurs, 47e brigade d'artillerie, 128e 129e brigades de défense territoriales et peut-être aussi une ou deux brigade blindée (3e et/ou 4e) et une brigade de parachutistes (25e). Il y a beaucoup d'incertitude sur les unités engagés car, pour certaines, on a juste vu quelques photos/vidéos de certains membres de ces unités (25e, 93e) dans le secteur mais ne participant pas aux combats (et des indices laissent penser que ces unités sont ailleurs). Après une première semaine où les Ukrainiens avaient libéré 5 villages, les choses se sont ensuite ralenties. Les semaines suivantes, les Ukrainiens ont continué à faire quelques progrès dans le secteur, libérant 2 autres village mais ne progressant guère vers le sud.


secteur "Bakhmut":

Dans ce secteur, les Ukrainiens ont progressé mais sans reprendre de localité; les experts estime qu'il s'agit probablement d'attaques de fixation plus que d'un réel axe offensif. Il y a de nombreuses unités qui sont déployées mais il faut noter que les Ukrainiens n'y ont pas envoyé de renfort: ils ont même retiré certaines unités qui défendaient Bakhmut. Néanmoins, des vidéo des assauts ont été publiées. Ils ont été menés par les brigades suivantes (du nord au sud): 10e montagne, 30e mécanisée, 56e et 57e motorisée, 77e et 80e assaut aérien, 3e et 5e assaut, 28e mécanisée Il y a aussi plusieurs autres unités de défense territoriales dans le secteur (au moins 3 brigades), dont certaines participent aux assauts.


Un bilan mitigé ?


La progression ukrainienne, en terme de terrain, est très faible. Les lignes russes n'ont été percées nulle part. Pire: la première ligne fortifiée russe (il y en a au moins 3) n'a même pas été atteinte. NB: première ligne fortifiée ne veut pas dire première ligne de défense (contrairement à ce que clament les pro-russes). En effet, les Russes se défendent en avant de cette ligne fortifiée, qui est situé entre 5km (secteurs Dnipro/Orikhiv) et 20km (secteur Velyka Novosilka) derrière la ligne de front du 1er juin 2023.

Cette faible progression dans le secteur Dnipro peut s'expliquer par le faible effectif engagé (seulement une brigade) et dans le secteur de Orikhiv, par les revers des premiers jours. En revanche, ce qui m'inquiète beaucoup plus, c'est le manque de progrès dans le secteur Velyka Novosilka: en effet, alors que les Ukrainiens avaient percé la première ligne de défense et avaient un certain momentum, la progression s'est ensuite fortement ralentie. Soit les Ukrainiens ont rencontré des difficultés supplémentaires, soit les Russes ont bien réagi, soit les pertes ukrainiennes ont été très importantes (mais dans ce cas, pourquoi les Russes ne les ont pas montré ?). Ou alors, les Ukrainiens ont, pour une raison ou une autre, volontairement choisi de ne pas pousser plus au sud dans ce secteur (mais il faudra déterminer pourquoi).

Toujours est-il que, si la progression ukrainienne continue au même rythme, le front russe ne sera jamais percé et les lignes de ravitaillement (qui sont l'objectif opérationnel) jamais atteintes. Les pro-ukrainiens se rassurent en se disant que cette progression (environ 200km2 face à un terrain miné et bien défendu) est bien supérieure au "succès" de l'offensive russe hivernale, mais une telle comparaison ne fait que souligner l'échec des Russes, pas la réussite des Ukrainiens. On nous dit que les choses sont forcément lentes au départ et que cela va s'accélérer, mais, comme l'a dit Michel Goya, il y a de sérieuses raisons d'en douter.

D'abord, parce que les Russes savent quels points ils doivent renforcer. Pire: ils construisent des lignes de défenses supplémentaires plus vite que les Ukrainiens n'en prennent en première ligne. Ensuite, parce que l'on n'est même pas parvenu à la principale ligne défensive. Si la progression est si lente maintenant, pourquoi penser que cela va s’accélérer quand les Ukrainiens atteindront les positions les mieux défendues et qu'ils ont perdu une partie de leur matériel de "bréchage" ?

Enfin, il y a la question des pertes matérielles et humaines. Si on se fie aux données Oryx, on est à un ratio proche de 1:1, ce qui n'est bon ni pour les Russes, ni pour les Ukrainiens. Pas bon pour les Russes, car à ce stade des combats le ratio devrait être plus en leur faveur (le fait que les Russes contre-attaquent systématiquement explique peut-être leurs pertes particulièrement élevées en défense). Pas bon pour les Ukrainiens, car ce sont leurs unités d'assaut (et donc leur potentiel offensif) qui s'usent ainsi rapidement.


S'il est encore trop tôt pour parler d'échec ukrainien, le moins qu'on puisse dire est que c'est très mal engagé. Justement, il me reste à parler des forces ukrainiennes engagées dans l'opération.


L'engagement des forces ukrainiennes


Il y a au moins 13 brigades  (et peut-être jusqu'à 20) impliquées dans les opérations sur les 3 premiers axes d'attaque, et une douzaine dans le secteur de Bakhmut. Cela fait donc entre 25 et 30 brigades ukrainiennes, sur un total (au moins théorique) de 100 à 120 brigades. Cela représente donc un quart des unités ukrainiennes; si on ne compte que les brigades nouvellement formées, on en a 5 (23e, 31e, 33e, 47e mécanisées, 37e marine) sur une vingtaine, on retrouve donc la même proportion.  NB: mon décompte est quelque peu différent de celui de Michel Goya: je ne compte que les unités dont on a une preuve qu'elles ont participé aux assauts et/ou à la libération de villages. Je ne compte pas les unités qui sont dans le secteur (selon l'ordre de bataille ukrainien) mais dont on n'a pas la preuve qu'elles ont participé aux assauts et qui sont donc probablement derrière, en "deuxième échelon.

Quoi qu'il en soit, cette proportion pose beaucoup de questions, car c'est à la fois beaucoup et très peu: plus des trois quart des réserves stratégiques ukrainiennes n'ont toujours pas été vues sur la ligne de front. On pourrait se dire que ces unités sont gardées pour la phase d'exploitation (après la percée). Mais, au rythme où progressent les Ukrainiens, il n'y aura pas de percée. On pourrait se dire aussi que l'attaque au sud n'est qu'une diversion, et que l'attaque principale aura lieu ailleurs (comme ce qui s'est passé en septembre 2022). Possible. Mais les Russes s'y attendent, et tout le front est fortifié.

Il y a aussi l'idée que les attaques actuelles ne sont que des "coups de sonde" pour identifier les forces et faiblesses de l'armée russe et préparer l'attaque principale. En effet, les vidéos que nous avons montrent des engagements à très petite échelle: ce sont des pelotons, au mieux des compagnies qui attaquent. Pas des bataillons ou des brigades. C'est vrai, mais ça n'en fait pas des "coups de sonde" pour autant. En effet, si le but des Ukrainiens était de sonder le front russe pour savoir où attaquer ensuite, ils ne lancerait pas leurs attaques toujours dans les 3 mêmes secteurs pendant un mois, sans sonder ailleurs. La petite taille des attaques est plus due à la "transparence" du champ de bataille (difficile de grouper des troupes pour préparer une attaque de grande ampleur sans être repérés par les drones et détruit par l'artillerie adverse). Et peut-être également à un manque de compétence du commandement ukrainien (comme russe) qui seraient incapable de coordonner des attaques à plus grande échelle.

Dans le même ordre d'idée, le fait que l'armée ukrainienne attaque au sud sur 3 axes différents pose de sérieuses questions. En effet, il suffit de percer à un seul endroit pour "couper" le pont terrestre. Donc que les Ukrainiens commencent par attaquer à 3 endroits différents pour voir où ils ont le plus de chances, OK. Mais pourquoi poursuivre ces attaques pendant plus d'un mois plutôt que de se concentrer sur l'axe le plus prometteur ? Cela semble être un gaspillage de moyens (qui sont pourtant trop rares pour pouvoir être gaspillés) pour une entreprise vouée à l'échec. Et si le plan est d'attaquer à plusieurs endroits à la fois pour forcer les Russes à déployer leurs réserves et seulement ensuite choisir l'axe d'attaque principal, il aurait été plus judicieux d'avoir deux axes d'attaques un au nord (oblast de Louhansk) l'autre au sud (oblast de Zaporijja) et d'utiliser la position centrale de l'Ukraine pour pouvoir basculer les forces d'un axe à l'autre plus facilement que les Russes. Là, on a 3 axes assez proches pour que les réserves russes puissent transiter d'un axe à l'autre plus facilement que les Ukrainiens.

Enfin, si on compare à la percée de Kharkiv/Kupyansk en septembre 2022, il faut noter que la concentration des forces ukrainiennes est relativement faible. A Kharkiv, les Ukrainiens avaient concentré 5 brigades d'élite sur une vingtaine de km de front pour percer des défenses bien plus faibles que ce que les Russes ont actuellement. Là, on n'a absolument pas la même concentration des forces, et pourtant le front s'est raccourci (plus de front de Kherson) et l'armée ukrainienne a 25-30 brigades de plus. La concentration des brigades d'artillerie (seulement 3 brigades sur le front sud, alors qu'il y en a autant près de Siversk et deux autres à Bakhmut) interroge aussi. Les Ukrainiens comptaient-ils percer sans soutien massif d'artillerie ? Quelle que soit la manière de regarder les choses, il y a quelque chose qui cloche, et (indépendamment du "cimetière des léopard/bradleys") la contre-offensive ukrainienne semble condamnée à échouer dès le départ.

Donc la grande question est : pourquoi ? Pourquoi la contre-offensive, que les Ukrainiens annoncent depuis des mois, semble être aussi mal préparée et mal menée ? Je ne parle pas de difficultés techniques (genre les champs de mines qui s'avèrent plus difficiles à traverser, ou les Ka-52 qui se révèlent plus efficaces en défense), je ne parle pas de notre déception que les Ukrainiens avancent moins vite qu'on ne l'espérait; je parle de failles fondamentales, stratégiques, dans le plan ukrainien, qui condamnent par avance ces actions offensives à ne pas atteindre ses objectifs opérationnels (couper les ligne de ravitaillement russe). Comment les expliquer ?


Incompétence ou manque de volonté ?


La première explication serait tout simplement que le haut-commandement ukrainien a commis une erreur grossière.

  • Soit par pure incompétence (qui, bizarrement, contrasterait avec la manière plutôt habile de gérer la guerre jusqu'à présent). Peut-être que ce commandement a toujours été incompétent et que ce n'est par pure chance qu'ils ont sembler mener la barque à bon port pendant 15 mois ? Difficile à croire. Mais sans parler d'incompétence, peut-être que Zaluzhni a commis une erreur et refuse de le reconnaître au point de s'entêter dans un mauvais plan ?
  • Soit parce que l'armée ukrainienne est devenu un tel cauchemar logistique (à cause d'une trop grande variété d'équipement) que le commandement ukrainien est désormais débordé, au point que l'armée ukrainienne a perdu tout son potentiel offensif sans même combattre. Là encore, le problème logistique n'est pas nouveau et les Ukrainiens l'avaient plutôt bien géré. Mais peut-être que la multiplication du nombre de brigades fait que le haut commandement n'arrive plus à gérer aussi bien la guerre qu'il y a un an.


Une autre explication serait que l'armée ukrainienne est bien plus usée que ce que l'on croit, et que le haut commandement ukrainien sait qu'il n'a aucune chance: les occidentaux n'ont pas fourni assez d'équipement, les défenses russes sont trop fortes, etc. Bref, ils ont décidé de rester sur leurs positions; ils ne font qu'une petite contre-offensive de pure forme pour "faire plaisir" aux occidentaux et/ou au gouvernement de Kyiv et à la population ukrainienne, mais préfère consacrer ses maigres ressources qui lui reste à résister aux Russes. J'avais déjà évoqué cette hypothèse, qui, bien évidemment, plaît aux pro-russes. Mais, même s'il faut rester prudent sur les pertes respectives des uns et des autres, tous les indicateurs que nous avons à notre disposition en source ouverte montrent que ce sont les Russes qui sont usés, pas les Ukrainiens.


Une variante de la seconde explication est que l'Ukraine attend en fait d'avoir des F16 pour lancer sa contre-offensive, et que les opérations actuelles sont juste là pour faire patienter tout le monde. Mais dans ce cas, pourquoi "gaspiller" les StormShadows maintenant (alors que les stocks français et anglais sont limités) si la "vraie" contre-offensive aura lieu bien plus tard ? Idem pour les Leopards2A6: l'Ukraine n'en recevra probablement pas plus, les pertes qu'elle a maintenant sont donc définitives. Pourquoi les risquer dans une fausse offensive ?


Il ne me semble donc y avoir aucune explication vraiment satisfaisante. L'Ukraine semble être en train de rater sa contre-offensive sans qu'on en comprenne vraiment la raison. A moins que ... Un lecteur attentif aura remarqué que, après avoir consacré toute une première partie à la stratégie à long-terme ukrainienne et avoir lourdement insisté dessus, je n'en ai absolument absolument pas reparlé dans cette deuxième partie. C'est parce que cette stratégie permet de donner une réponse qui me semble satisfaisante (et bien plus favorable à l'Ukraine) à toutes les questions que je viens de poser, comme nous allons le voir dans la troisième (et dernière) partie de l'analyse.


(à suivre)

6 commentaires:

  1. Bonsoir,

    Je pense que vous vous posez pas mal de bonnes questions, que j'essayais aussi de poser sur le blog du col GOYA avant de m'en faire expulser.

    Vous dites: "une autre explication serait que l'armée ukrainienne est bien plus usée que ce que l'on croit, et que le haut commandement ukrainien sait qu'il n'a aucune chance."

    J'ai attiré de nombreux quolibets sur l'autre site, en évoquant le fait que l'on faisait (probablement) une erreur sur les ratios de pertes entre les deux parties. Les Russes sont apparemment beaucoup plus économes de leurs soldats que les Ukrainiens, ne serait-ce qu'en raison du fait que leur armée est plus petite. D'autre part, les Russes ont pour objectif de saigner les Ukrainiens à blanc, pas seulement pour les battre à court terme, mais pour les "démilitariser" (raison pour laquelle ils ne s'en vantent pas, car plus la chose est tue, moins l'opinion publique ukrainienne est susceptible de se révolter contre ses dirigeants, et plus les Russes parviennent à leurs fins).

    Je ne sais pas si les Ukrainiens en sont au point de faire semblant, mais en tout cas, ils doivent avoir une arrière-pensée, en s'abstenant d'épuiser leur potentiel humain, pour se prémunir d'une déboulée des Russes qui n'auraient plus en face d'eux qu'un rideau de troupes. Là, pour le coup, ce serait la fin de l'Ukraine.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Cher Trollkhedin, je savais bien que cette explication vous plairait. Comme à tous les pro-russes.

      Mais vous auriez du lire la fin de mon paragraphe: "Mais, même s'il faut rester prudent sur les pertes respectives des uns et des autres, tous les indicateurs que nous avons à notre disposition en source ouverte montrent que ce sont les Russes qui sont usés, pas les Ukrainiens."

      Cette explication n'est donc pas satisfaisante.


      Et avant de conclure à "l'échec de la contre-offensive ukrainienne", attendez de lire la fin de mon analyse. Spoiler: ma conclusion est tout autre.

      Supprimer
    2. Je me réjouis de vous lire, mais je vous rappelle que je ne suis pas pro-russe et je ne me réjouis certainement pas de la mort de tous ces jeunes gens. je vous confirme que nous n'avons pas d'indicateur "objectif" des pertes. En revanche, je sais que dans les milieux dits informés des chiffres circulent. Le col GOYA dans son premier billet sur le succès de l'offensive ukrainienne disait: "Inversement, et cela peut paraître paradoxal pour une armée qui a un tel mépris de ses hommes aux petits échelons mais les Russes ne se sont pas accrochés aux terrains – région de Kiev, île aux serpents, poche de Kherson – où ils pouvaient perdre beaucoup de forces en s’obstinant."

      J'avais fait remarquer qu'en disant cela il paraphrasait le col BAUD qui affirmait que le but des russes était avant tout de liquider des soldats, et pas de garder du territoire. Je me suis fait instantanément éjecter de son site, preuve que j'avais tapé juste.

      Mais je me réjouis de vous lire.

      Supprimer
  2. Et une interview de ZELENSKY sur CNN qui explique les raisons de l'échec de la contre-offensive. https://edition.cnn.com/2023/07/05/europe/zelensky-counteroffensive-ukraine-erin-burnett-interview-2-intl-cmd/index.html

    RépondreSupprimer
  3. J'ai lu votre commentaire à mon sujet sur le site du col GOYA. Si vous ne souhaitez pas que j'écrive sur votre blog, je ne le ferai pas. Il suffit de le dire.

    RépondreSupprimer
  4. En attendant, un excellent article d'un des meilleurs historiens stratégiques américains: https://unherd.com/2023/07/why-no-one-can-end-the-ukraine-war/

    RépondreSupprimer

Contre-offensive ukrainienne : bilan du mois d'avril

Comme chaque mois, voici un petit bilan du mois de d'avril 2024, à mettre en perspective avec les constats que j'avais faits fin jui...