Tom Cooper est un écrivain/analyste militaire autrichien, qui a écrit de nombreux articles et livres sur les conflits de la fin du XXe siècle/ début XXIe et est expert en aviation militaire. Depuis 2023, il tient aussi un blog/substack intitulé Sarcastosaurus où il commente la guerre en Ukraine (et autres conflits actuels). Je le cite souvent dans mes billets de blogs, ainsi que Donald Hill, qui a son propre substack mais publie, chaque semaine, un bilan hebdomadaire, le Don's weekly (que j'apprécie beaucoup) sur le substack de TomCooper (qui en fait l'intro et ajoute quelque commentaires).
Cela fait plus d'un an que Tom Cooper critique vertement le haut commandement ukrainien, en particulier le général Sirsky, le président Zelensky et son "bras droit" Yermak. Plus généralement, il considère que TOUS les dirigeants ukrainiens, russes, occidentaux sont incompétents et/ou corrompus. Et si je n'apprécie pas la forme (je trouve son style d'écriture exécrable), j'étais plus ou moins d'accord sur le fond. Ou du moins, je pense que son point de vue est intéressant, malgré ses excès et sa tendance à un peu trop s'appuyer sur ce qu'il appelle le RUMINT (c'est-à-dire le renseignement basé sur des rumeurs / témoignages) en plus de l'OSINT.
Ces derniers temps, Tom Cooper a décidé que l'Ukraine va perdre la guerre. Et comme il ne fait jamais dans la demi-mesure, il écrit depuis de nombreux articles pour enfoncer le clou. Dans ce billet, je veux critiquer un de ces articles, Checklist of Ukrainian Failures, dans lequel il liste vingt erreurs et/ou échecs ukrainiens, selon lui. Pour chaque item de cette liste, je vais dire ce que j'en pense.
NB: cette liste n'est qu'une série d'affirmation. Tom Cooper ne donne aucune preuve, aucune référence, on est censé le croire sur parole. Selon le principe "ce qui est énoncé sans preuve peut être réfuté sans preuve", je pourrais me contenter de dire "c'est faux", mais ça n'apporterai pas grand chose. Aussi, je vais essayer, autant que possible, de donner des liens pour sourcer ce que j'avance.
Les passage en italique sont de Tom Cooper, traduits automatiquement. Pour chaque point, j'utilise le code couleur suivant:
- les critiques valides (à quelques détails près)
- les critiques valides, mais qui concernent des choses hors de contrôle des Ukrainiens
- les critiques partiellement vraies
- les critiques fausses et/ou de mauvaise foi
- les critiques dont je ne peux pas attester de la validité ni de l'invalidité
I. DÉFAILLANCES DE LA PLANIFICATION STRATÉGIQUE
1. Absence de concept de mobilisation cohérent pour une guerre globale (2022-2023)
Les vagues de mobilisation ont été improvisées, réactives et soumises à des contraintes politiques.
L'Ukraine n'a jamais mis en place un système durable de formation industrielle et de main-d'œuvre capable de soutenir une guerre de position de longue durée.
Résultat : graves déficits de remplacement dès mi-2023 ; effondrement des effectifs des brigades fin 2024.
-> Je suis d'accord, avec le petit bémol suivant: début 2022, l'Ukraine avait plus de volontaires qu'elle ne pouvait en équiper, et jusqu'à septembre-octobre 2022, l'Ukraine a bénéficié de la supériorité numérique. L'erreur a plutôt été de ne pas mettre en place cette mobilisation rationnelle et systématique à partir de mi-2023, quand il est apparu que la guerre allait durer longtemps, et de ne pas mobiliser 500 000 hommes supplémentaires comme le réclamait Zaluzhny.
2. Dépendance excessive à l'égard de concepts d'entraînement de l'OTAN inadaptés au terrain ukrainien
La doctrine de manœuvre de l'OTAN au niveau de la brigade suppose :
- la supériorité aérienne
- une saturation élevée en renseignement, surveillance et reconnaissance (ISR)
- une logistique robuste
- une domination en profondeur
L'Ukraine ne réunissait aucune de ces conditions.
Résultat : la contre-offensive de 2023 a échoué au niveau doctrinal avant même son lancement. (D'autres erreurs de décision majeures – voir la liste ci-dessous – ont ensuite empêché la récupération de la ZSU).
-> S'il y a des problèmes pour l'entrainement des troupes ukrainiennes, on ne peut certainement pas reprocher aux Ukrainiens de suivre les doctrines de l'OTAN. Au contraire, certains (surtout des Américains) ont reproché aux Ukrainiens de ne pas employer la doctrine de l'OTAN, alors que celle-ci est effectivement inadaptée. Quant à la contre-offensive de 2023, j'ai déjà écrit beaucoup dessus, et si elle a échoué, ce n'est pas tant à cause d'un problème doctrinal, mais tout simplement car le rapport de force était trop défavorable à l'Ukraine.
3. Mauvaise évaluation persistante des capacités de régénération russes
Les planificateurs de Kiev ont présumé que les pertes russes de 2022 seraient stratégiquement décisives.
La Russie a porté ses effectifs à 1,3-1,5 million d'hommes depuis 2024.
L'incapacité à anticiper cette expansion a conduit à :
- une sous-estimation du potentiel offensif russe
- des choix inappropriés en matière d'allocation des forces
- une absence de préparation des zones de repli
-> Rien n'indique que ça a pu être le cas. Au contraire, les Ukrainiens ont toujours correctement estimé le nombre de Russes présents en Ukraine (voire les ont même surestimé), et
les capacités de recrutement de la Russie. Peut-être que les Occidentaux ont sous-estimé les capacités de régénération des Russes, mais pas les Ukrainiens.
4. Absence de plan pluriannuel de production de munitions
Absence de production nationale stratégique de :
- obus d’artillerie
- moteurs de drones
- munitions thermobariques
- systèmes de guerre électronique
L’Ukraine dépendait des stocks occidentaux, dont la disponibilité était imprévisible.
Conséquence : la Russie a conservé une supériorité en artillerie de 7:1 à 15:1 (fin 2023-2025).
-> S'il y a bien eu une absence de plan pluriannuel de production, ce qui est une erreur, l'Ukraine n'a de toute manière pas la possibilité de produire tout ce dont elle a besoin sur son sol, qui est constamment bombardé par les missiles et drones russes. Ce sont les Occidentaux qui eux auraient pu et dû mettre en place ce plan pluri-annuel, mais ne l'ont pas fait (ou trop peu fait).
5. Absence de cadre national de priorisation de la défense aérienne
Le déploiement des systèmes Nasam/IRIS-T/PATRIOT a été influencé par des considérations politiques.
Les nœuds stratégiques (usine chimique de Pavlohrad, TEC-5, nœuds ferroviaires de Dnipro) n'ont pas bénéficié d'une protection constante.
Conséquence : la Russie a systématiquement dégradé la production énergétique et de munitions ukrainienne.
-> Je ne me prononce pas sur la véracité de la première phrase. Et revanche, la seconde est de la pure mauvaise foi. L'Ukraine n'a jamais reçu assez de système de défense anti-aérienne pour pouvoir protéger constamment ses noeuds stratégiques. La production de missiles russes a fortement augmenté quand celle des anti-missiles stagne en Occident.
II. DÉFAILLANCES AU NIVEAU OPÉRATIONNEL
6. Absence de séquencement en profondeur des lignes défensives
Les ceintures défensives (lignes de Kupiansk, Bakhmut et Pokrovsk) étaient :
- superficielles
- non connectées
- incohérentes entre les brigades
Conséquence : la défaillance d’un seul nœud entraînait l’effondrement de toute la ceinture (par exemple, l’axe Avdiivka-Ocheretyne-Pokrovsk-Mirnograd).
-> C'est vrai que les défenses ukrainiennes auraient pu être mieux organisées: bien souvent, elles étaient laissées à l'initiative de brigades ou de commandement locaux, et donc de qualité très variable. Mais vu la lenteur de la progression russe malgré leur supériorité numérique, l'usage des bombes planantes, des drones etc, elles sont quand même pas trop mauvaises, malgré leurs défauts. Et contrairement à ce qu'affirme Tom Cooper, il est faux de dire que "la défaillance d’un seul nœud entraînait l’effondrement de toute la ceinture"; les fois où la prise d'une position a compromis toute la défense ukrainienne (Soledar en 2023, Ocheretyne en 2024, etc), c'était en raison de la géographie (point clef à tenir) et d'une erreur de commandement (pas assez de moyens humains pour défendre le point-clef), pas du fait de la faiblesse inhérente des fortifications.
7. Mauvaise affectation des formations d'élite (2022-2024)
Les brigades aéroportées d'élite (46e, 79e, 80e et 95e) ont été engagées dans des combats d'usure sans objectif opérationnel.
Résultat : épuisement catastrophique ; la réserve mobile d'élite, comparable aux VDV, a disparu en 2024.
-> Je ne comprends pas vraiment ces reproches. Certes, ces unités ont été engagées sur le front, et ont subi des pertes. Mais, à ma connaissance, leur situation n'a pas été plus "catastrophique" que celles des autres unités. Il y a un problème général de mauvaise régénération des forces ukrainiennes, de manque de rotation etc (on va y venir). Que veut dire Tom Cooper ? Que les Ukrainiens auraient dû garder ces unités loin du front quand il manquent cruellement d'hommes ?
De plus, Xavier Tytelman, récemment revenu d'Ukraine, affirme avoir vu que les Ukrainiens gardent d'importantes forces mécanisées en réserve (dans
cette vidéo, à partir de 19:30), ce qui contredit la disparition annoncée par Tom Cooper.
8. Absence de réserve mobile
Aucune réserve opérationnelle pour contrer les percées russes.
La Russie pourrait constituer localement des réserves de 5 à 8 hommes pour 1 Ukrainien.
Conséquence : effondrements rapides à :
- Lyman (2023)
- Avdiivka (2024)
- Toretsk-Pokrovsk (2025)
-> Il est vrai que les Ukrainiens manquent de réserve, notamment de réserves opérationnelles. Mais de quelles "percées" russe parle-t-on ? La seule percée russe, depuis 2022, a été celle de Dobropillia, début août 2025 ... qui a été contrée, justement. Et les trois exemples qu'ils donnent ne sont pas des "effondrement rapides". Il ne s'est rien passé à Lyman en 2023 (confond-il avec Soledar ?) Avdiivka a tenu 2 ans, Pokrovsk presque autant. Toretsk a tenu 6 mois entre le moment où les Russes disent avoir conquis la ville (quand ils ont planté le drapeau à l'ouest de la ville) et le moment où, objectivement, ils contrôlaient effectivement la ville. Ce ne furent certainement pas des "effondrements rapides".
9. Incapacité à intégrer l'artillerie, les drones et la guerre électronique dans une chaîne de destruction unique
Les brigades ukrainiennes utilisaient souvent :
- un ciblage cloisonné
- des flux de renseignements, de surveillance et de reconnaissance (ISR) non coordonnés
- des protocoles de drones non standardisés
Les forces russes ont mis en œuvre un système de destruction unifié (Orlan-ZALA-Leer-Lancet-artillerie).
Résultat : Les brigades ukrainiennes ont été détruites progressivement.
-> Tous les reportages montrent au contraire que les Ukrainiens utilisent des systèmes astucieux pour intégrer les renseignements, la surveillance par drones etc. On voit la coordination entre les frappes d'artillerie et les drones FPV quand une colonne russe est repérée. Certes, le matériel est hétéroclite (et donc les systèmes le sont aussi) comparé au matériel russe, mais ça marche assez bien.
Et ce qu'il présente comme un "résultat" est un non sequitur (pas de lien logique avec le reproche fait aux Ukrainiens).
10. Les corridors logistiques n'ont jamais été sécurisés
Les corridors M-04, M-18, R-66, R-85 et Bakhmut–Kostiantynivka sont restés :
- ouverts
- exposés
- non cartographiés pour des itinéraires alternatifs
Résultat : des interdictions russes prévisibles qui ont provoqué des ruptures répétées du ravitaillement des ZSU.
-> A part le troisième point (qui a été fait), les Ukrainiens ne pouvaient rien y faire.
III ÉCHECS AU NIVEAU TACTIQUE
11. Incapacité à s'adapter à la supériorité russe en matière de drones
Le ZSU a accusé un retard de 9 à 14 mois dans ses adaptations par rapport à la Russie.
L'Ukraine a déployé divers drones non standardisés ; la Russie a déployé :
- des FPV produits en masse
- des munitions rôdeuses coordonnées par guerre électronique
- des essaims de drones à ciblage automatisé
Résultat : pertes catastrophiques de véhicules ukrainiens à partir de 2023.
-> En fait, ce sont souvent les Ukrainiens qui testent en premier les divers innovations de drones, et les Russes qui suivent. La massification de l'usage des drones FPV, les frappes systématiques sur les lignes de ravitaillement, l'opération spiderweb sans parler des drones maritimes, tout ça ce furent les Ukrainiens qui les ont fait en premier. Les Russes ont ensuite rattrapé leur retard et, dans certains domaines, ils ont maintenant une certaine avance. De fait, les deux camps s'adaptent (et aucun des deux n'a 9 à 14 mois de retard sur l'autre) et le fait que l'Ukraine déploie des drones non standardisé n'est pas qu'un défaut: ils sont plus difficile à brouiller.
Quant aux pertes de véhicules ukrainiens, elles ont certes augmenté (justement car les Russes copient les tactiques ukrainiennes), mais les Russes sont dans la même merde: c'est juste le fait que les drones FPV sont trop durs à contrer de part et d'autre de la ligne de front.
12. Les systèmes de tranchées ne sont pas conçus pour résister aux bombes planantes russes
Absence de bunkers renforcés et d'abris profonds.
Les bombes planantes russes FAB-250/500/1500 ont ravagé les zones fortifiées.
Résultat : les défenses de position sont devenues inefficaces.
-> Mouais. Je ne suis pas sur qu'il existe des bunkers capables de résister au déluge de bombes planantes déployées par la Russie. Il aurait mieux valu avoir des moyens pour détruire l'aviation russe. Malheureusement, les Occidentaux n'ont jamais voulu donner à l'Ukraine les moyens de tuer l'archer plutôt que de détruire quelques flèches.
13. Recours excessif aux « groupes d’assaut » motorisés à partir de pick-up
Cette mécanisation improvisée a exposé les troupes :
- absence de blindage
- itinéraires prévisibles
- aucune protection contre les FPV
Résultat : taux de pertes extrêmement élevés et dégradation rapide des brigades.
-> Il parle des Russes ? Parce que ça s'applique bien moins aux Ukrainiens qu'aux Russes.
IV DÉFAILLANCES DE COMMANDEMENT ET DE CONTRÔLE
14. Fragmentation excessive des brigades
Les brigades ont été divisées en groupes de compagnies et utilisées à tort comme « brigades d'intervention d'urgence ».
Aucune concentration des efforts.
Résultat : les brigades se sont désintégrées plus rapidement et ont perdu leur cohésion.
-> Je suis d'accord. C'est un problème que je pointais déjà
en janvier 2024.
15. Absence de structure de commandement unifiée pour les drones et la guerre électronique
Des agences internes concurrentes et des « bataillons de drones volontaires » opéraient indépendamment.
Absence de doctrine centralisée.
Résultat : échec de la contestation du contrôle russe du spectre électromagnétique.
-> S'il est vrai que les développements de drones ont beaucoup étés dus à de petits groupes de volontaires, ça a plutôt été une bonne chose pour les Ukrainiens qui se sont adaptés plus vite à cette technologie. Les Ukrainiens sont les premiers à avoir mis les drones au coeur de leur doctrine militaire, a avoir créé un commandement spécifique (un an et demi avant les Russes). L’ascension de Robert "Magyar" Brovdi, qui est passé en deux ans de chef de peloton à chef des forces de dronistes (l'équivalent d'un poste de général, même s'il n'a que le grade de major), en développant une bonne partie de la doctrine de l'usage de drones au passage, contredit les affirmations de Tom Cooper.
Voir l'histoire de son unité, publiée sur le site de Tom Cooper (mais écrite par Donald Hill).
16. Ingérence du pouvoir politique dans les décisions opérationnelles
Ordres répétés de « tenir bon à tout prix » :
- Severodonetsk (2022)
- Bakhmut (2022-2023)
- Avdiivka (2023-2024)
- Pokrovsk (2024-2025)
Conséquence : destruction de formations entières et aguerries.
->
J'ai déjà discuté de ça: tant qu'on n'a pas accès aux ordres effectivement donnés par Zelensky, on n'en sait rien. Je n'ai pas ces ordres, Tom Cooper non plus.
17. Évaluations irréalistes des effectifs
Les commandants ont surévalué leurs effectifs afin d'éviter des conséquences politiques.
Résultat : les plans offensifs et défensifs reposent sur des chiffres d'effectifs fictifs.
-> Même remarque: sans accès aux ordres et aux rapports internes de l'armée ukrainienne, on ne sait pas ce que les uns et les autres ont dit.
V DÉFAILLANCES DU SYSTÈME DE GESTION DES EFFECTIFS
18. Sous-rotation catastrophique
Des unités sont restées en première ligne pendant 180 à 300 jours, voire plus, sans rotation.
Conséquence : effondrement psychologique, forte hausse des désertions et brigades inefficaces au combat.
-> D'accord, avec un petit bémol: une brigade peut rester sur le front tout en faisant une rotation de ses bataillons.
19. Absence de réserve stratégique après 2023
Les pertes liées à la mobilisation ont dépassé le rythme de formation.
Conséquence : en 2025, l’ensemble de l’unité de soutien logistique du ZSU manque de cohésion et de capacité opérationnelle.
-> En 2024, il y avait encore une réserve stratégique (puisqu'elle a été utilisée pour attaquer du côté de Koursk). Et même actuellement, bon nombre de brigades et de corps d'armée ne sont pas déployés sur le front (selon
UA Control map). Est-ce parce que ces unités n'existent pas ? Ou parce qu'elles sont gardées en réserve ? Difficile de le savoir. Dans le doute, je considère cette critique comme partiellement valide.
20. Dégradation du corps des sous-officiers expérimentés
Les pertes parmi les sous-officiers de 2022-2023 ont décimé l’ossature de la ZSU.
Les sous-officiers de remplacement ont reçu une formation minimale.
Conséquence : effondrement des compétences tactiques des petites unités.
-> il y a eu des pertes, mais comme
le rappelait le colonel Goya, dans un conflit long, les armées initiales sont remplacées par les armées mobilisées. La question est donc de savoir si les remplaçants sont bien formés, s'ils peuvent acquérir de l'expérience, etc. Je n'ai rien vu qui permette de parler d'un "effondrement", mais je n'ai pas vu non plus d'amélioration des capacités tactiques.
Le colonel Goya affirme aussi que: "
On peut aussi évoquer le RAPINF pour comparer les capacités de combat rapproché ; ce RAPINF, très favorable aux Ukrainiens au début de la guerre, penche désormais en faveur des Russes" mais il ne parle pas spécifiquement d'un problème avec les sous-officiers ukrainiens. C'est pourquoi je considère cette critique comme partiellement valide.
Conclusion
Sur les 20 critiques exprimées par Tom Cooper, il y a donc:
- 3 critiques valides (à quelques détails près)
- 3 critiques valides, mais qui concernent des choses hors de contrôle des Ukrainiens
- 3 critiques partiellement vraies
- 9 critiques fausses et/ou de mauvaise foi
- 2 critiques dont je ne peux pas attester de la validité ni de l'invalidité
Ce n'est pas très brillant, surtout pour un type qui affirme, presque chaque semaine, que tous les experts se trompent sauf lui.
Pourtant, il pointe depuis longtemps de vrais problèmes dans l'armée ukrainienne.
Il n'est pas le seul. Certains analystes l'avaient fait
dès 2023, et c'est à la fois horrible et frustrant de
voir se répéter les mêmes erreurs. Donc je comprends l'état d'esprit de Tom Cooper/Sarcastosaurus. Mais ça n'excuse pas son manque de rigueur.
Tom Cooper a toujours eu tendance à s'enflammer un peu vite; lors de la contre-offensive ukrainienne, c'était un de ceux qui plaçaient les ukrainiens les plus en avant, et affirmait que les défenseurs russes avaient de nombreuses pertes. Là, il tombe dans l'excès inverse. Mais ça ne veut pas dire que sa conclusion est fausse (ni qu'elle est vraie). Juste qu'il faut prendre ses prédictions avec un peu de recul, essayer de faire abstraction de son style pourri, et tenter de discerner, dans ses diatribes, les informations pertinentes.
Merci beaucoup très intéressant
RépondreSupprimerIl est comme nous dans le brouillard (et il oublie de prendre en compte le facteur temps, 3 ans à se prendre des missiles c'est long)