samedi 16 septembre 2023

Apaisement ou escalade ?

Ces dernières semaines, plusieurs textes et événements sont venus questionner, ou du moins illustrer, ce que l'on désigne souvent par "la peur de l'escalade", et son pendant, "la politique de l’apaisement":


Je voudrais apporter mes deux centimes, comme on dit, même si l'essentiel a déjà été dit (et très bien dit) dans ces textes.

 

L'escalade

Quand on pense à l'escalade, il faut se demander de quels moyens disposent les différents acteurs pour cette escalade, autrement dit ce qu'ils peuvent faire et ne font pas déjà. Il y a toute une théorie autour de l'escalade (et de nombreux articles sur le sujet), mais sans entrer dans les détails, on peut déjà lister toutes les actions possibles des Occidentaux, des Ukrainiens et des Russes.

Pour les Occidentaux, ces moyens sont nombreux, voici une liste non exhaustive :

  • Fournir plus d'armes à l'Ukraine 
  • Fournir des armes plus avancées 
  • Mobiliser leur base industrielle et passer en économie de guerre 
  • Autoriser les Ukrainiens à utiliser les armes fournies sur le sol russe
  • Assurer une "no fly zone" sur tout ou une partie de l'Ukraine 
  • Raids aériens sur les cibles militaires russes en Ukraine
  • Engagement des troupes au sol en Ukraine
  • Raids aériens sur les cibles militaires en Russie
  • Engagement des troupes au sol en Russie (ou Biélorussie)
  • Mobilisation générale
  • Guerre nucléaire

Bien entendu, personne dans l'OTAN n'envisage de dépasser le "seuil de belligérance" (les 4 ou 5 premiers stades), sauf si les Russes utilisent l'arme nucléaire (et auquel cas on arrivera très probablement au dernier stade).

Les Russes, quand à eux, n'ont que deux moyens d'escalade:

  • Mobilisation générale
  • Guerre nucléaire

Et encore, on peut argumenter qu'ils sont déjà en mobilisation générale, mais qu'ils sont limités dans le nombre de troupes qu'ils peuvent équiper/entraîner (c'est-à-dire la même situation que les Ukrainiens). Autrement dit: les Russes n'ont aucun moyen d’escalader le conflit, car ils sont déjà à fond. La seule "carte" qu'il leur reste, c'est la guerre nucléaire. Et tout le monde sait cela.

Aussi quand quelqu'un dit qu'il/elle a "peur de l'escalade", il faut se demander de quelle escalade on parle. Est-ce la peur que les occidentaux s'engagent plus ouvertement ? Auquel cas ce serait effectivement un "risque colossal ... pour eux [les Russes]".

Mais plus généralement, quand quelqu'un parle de sa "peur de l'escalade", c'est juste la peur que les Russes utilisent l'arme nucléaire. Sur ce risque, je vous renvoie au billet de Michel Goya, écrit il y a maintenant plus d'un an, et qui n'a pas pris une ride. Et dont la conclusion est que les Russes n'utiliseront pas l'arme nucléaire.

Cette peur est pourtant toujours agitée, généralement par les mêmes personnes, qui est ressortie à chaque fois que l'armée russe est en difficulté sur le terrain (autrement dit: souvent). C'est cette peur qu'a évoqué Elon Musk pour justifier sa traîtrise l'an dernier, quand il a saboté une opération ukrainienne. C'est cette peur qui fait que certains veulent "l'apaisement", autrement dit que l'on force l'Ukraine à céder  une partie de son territoire en l'échange de "la paix". C'est aussi cette peur qui fait que l'OTAN escalade si peu.

Car si l'OTAN voulait escalader, elle a toutes les raisons pour le faire. Entre le S300 tombé en Pologne (et qui a fait 2 morts) et que Biden s'est empressé de déclarer comme "ukrainien" sans attendre le résultat de l'enquête, le drone américain détruit alors qu'il volait en zone internationale, la destruction du barrage de Nova Kakhovka et les menaces sur la sûreté de la centrale nucléaire de Zaporijja, ou plus récemment les drones Shahed-136 tombés en Roumanie, l'OTAN a  suffisamment de casus belli pour intervenir bien plus directement en Ukraine tout en respectant la charte de l'ONU. A une époque, on déclenchait une guerre pour bien moins que ça. Mais c'était avant que chaque camp ne possède de quoi faire sauter la planète. La priorité numéro 1 des occidentaux est d'éviter que la guerre en Ukraine ne dégénère en guerre nucléaire (et c'est un objectif nécessaire).

Je pense d'ailleurs que cette absence de réaction des Occidentaux montre que l'escalade est presque toujours un choix. Sauf en cas d'agression directe (comme l'invasion de son pays par 150 000 soldats), on n'est pas "poussé" à l'escalade; escalader est toujours un choix politique, comme ce qu'a fait Poutine en septembre 2022 en décidant la mobilisation "partielle". 

Donc, pour résumer: l'OTAN a à la fois les moyens et des raisons d'escalader le conflit, mais choisit de ne pas le faire. Pourquoi ?

 

 

Le status quo

La principale raison de la non-escalade est que l'OTAN estime qu'elle n'a tout simplement aucun intérêt à escalader le conflit actuel. Et, d'un point de vue purement cynique, c'est en partie vrai: la guerre de touche pas l'OTAN directement, la Russie est en train de mourir à petit feu, et le coût de la guerre est largement supportable pour l'Occident, qui a traversé des crises économiques bien plus grave. Certains vont même jusqu'à imaginer que l'OTAN donne délibérément suffisamment d'armes à l'Ukraine pour ne pas perdre la guerre, mais pas assez pour lui permettre de gagner. 

Mais, même à supposer que l'OTAN veut sincèrement que l'Ukraine gagne la guerre, il est fort probable que les décideurs occidentaux estiment que les efforts qu'ils fournissent actuellement sont suffisants et que l'Ukraine finira par gagner de toute manière. Bref, ils cherchent à gagner la guerre "à l'économie", en dépensant le moins possible, et ne comprennent pas que prolonger la guerre leur coûtera au final plus cher que s'ils donnaient aux Ukrainiens les moyens pour écraser les Russes rapidement.

Si c'est le cas, c'est à mon sens une très mauvaise erreur de calcul. D'abord parce que la victoire n'est jamais acquise d'avance, même quand les choses "se déroulent comme prévu". On n'est jamais à l’abri d'un retournement de situation, même improbable, surtout si le conflit s'enlise. Il est possible que Trump soit élu en 2024 et stoppe alors l'aide aux Ukrainiens. Et, dans les autres pays, il est également possible que l'intérêt pour l'Ukraine diminue, que les hommes politiques se perdent dans l'immédiat et ne pensent pas à long terme. Il est aussi possible que l'on sous-estime les capacités de la Russie à produire plus d'armes et de munitions. Et il est possible que la Russie reçoive plus de soutien des autres pays. Si l'aide de la Corée du Nord ne va probablement pas changer la donne, il n'en est pas de même de l'aide de l'Iran, et surtout d'une possible aide militaire chinoise, qui est le seul pays capable de fournir suffisamment d'armes et de munitions à la Russie pour prolonger durablement le conflit. Bref, prolonger le conflit, c'est prendre des risques inutiles.

D'autant que plus le conflit dure, plus les morts russes s'accumulent, plus il sera difficile à Poutine de justifier un simple retrait d'Ukraine et/ou plus la défaite russe sera amère pour eux. Et donc, plus augmente le risque que, s'ils sont sur le point de perdre en Ukraine, ils utilisent l'arme atomique ne serait-ce que par vengeance, même si elle n'a aucun intérêt tactique ou stratégique. Les USA ont probablement fait comprendre à la Russie que l'usage d'une arme atomique entraînerait la destruction (par l'OTAN) de tout ou partie des troupes russes se trouvant en Ukraine, mais si les troupes russes sont chassées d'Ukraine et qu'ensuite, Poutine balance une bombe nucléaire sur Kiev, comment l'OTAN réagirait-il ? En bombardant la Russie ?

Bref, pour toutes ces raisons, je pense que l'Occident fait une erreur monumentale en n'escaladant pas, et que c'est cette non-escalade qui risque au contraire de donner envie à Poutine d'utiliser la dernière arme qui lui reste en cas de défaite sur le terrain. Il faut que ce conflit se termine au plus vite. Mais cet impératif, c'est bien la seule chose que je partage avec ceux qui défendent "l'apaisement".


L'apaisement

Les arguments des pro-Poutine ne sont pas nouveaux

Vous connaissez certainement une de ces personnes qui affirment: "la guerre, ça suffit, il faut faire la paix maintenant !" Ce à quoi on ne peut être que d'accord. Mais s'il suffit d'un seul agresseur pour déclencher une guerre, il faut que les deux camps soient d'accord pour faire la paix, et ça, ce n'est pas gagné. Car pour le moment, ni la Russie ni l'Ukraine ne veulent la paix, pour la bonne raison que chacun pense pouvoir gagner militairement.

Mais si on demande à ces "amoureux de la paix" ce qu'ils proposent exactement, généralement ils se taisent. Quelques uns osent cependant exprimer ce que pensent aussi les autres, à savoir qu'il faut que l'Occident arrête d'aider l'Ukraine et que celle-ci renonce à libérer les territoires actuellement occupés par les Russes, et que l'Ukraine reste "neutre" (comprendre: non protégée par l'OTAN). Ces "amoureux de la paix" ne demandent par contre aucune concession à la Russie, qui pourra ainsi souffler quelques années, reconstituer son armée bien détruite par la guerre en Ukraine et ainsi attaquer de nouveau l'Ukraine et/ou un autre pays dans quelques années, avec cette fois là bien plus de chances de réussir. Bref, les "amoureux de la paix" ne veulent pas la paix, ils veulent tout céder à la Russie. Exactement comme leur prédécesseurs voulaient que les USA cessent d'aider la Grande Bretagne face aux Nazis (cf image ci-dessus, ou ce fameux texte).

Le pire, si l'on peut dire, est que cette "politique d'apaisement" n'a aucune chance de marcher. Comme le dit bien Tendar, l'apaisement est par définition une politique de l'échec, qui autorise précisément ce qu'il prétend prévenir. Face à un dictateur narcissique, impérialiste et revanchard, il n'y a pas d'apaisement possible. Plus on tolère ses agissements, plus il se sentira légitime à continuer. Plus on lui concède, plus il exige d'autres choses. Seule la fermeté permet de lui faire face. Car Poutine ne respecte pas sa parole (cf l'assassinat de Prigojine) ni les traités qu'il signe.

Et pourtant, beaucoup de gens prônent l'apaisement, et certains sont même de bonne foi. Certains, simplement parce qu'ils ne s'intéressent guère au conflit et ne réfléchissent pas aux conséquences de laisser Poutine parvenir à ses fins. D'autres, plus nombreux, parce qu'ils ont l'impression que le conflit est enlisé et qu'il faut se faire une raison. Mais quelle qu'en soit la raison, ils reprennent simplement le narratif russe, parfois sans en être conscient, parfois en étant conscient et le faisant par intérêt financier et/ou idéologique, comme l'a expliqué Françoise Thom. C'est pourquoi il est important de ne pas laisser prospérer ces discours qui, sous couvert de pacifisme, ne sont au final que des discours de soumission au pouvoir russe qui garantiront une nouvelle guerre, plus terrible encore, dès que la Russie se sera remise sur pied.


Que faire ?

Une fois que l'on a établi que l'apaisement est tout bonnement une erreur et que le status quo est dangereux à long terme, est-on condamné à choisir l'escalade ? D'une certaine manière, oui, nous sommes condamné à une certaine escalade. Mais pas à une escalade certaine. Je m'explique.

La première chose à faire, c'est d'admettre que les Ukrainiens, moralement, c'est nous, ou du moins c'est "comme nous". Ce ne sont pas nos alliés, ou des étrangers dont le sort nous indifférent, ils font partie de la communauté, du "nous". Et qu'en s'attaquant à l'Ukraine, Poutine s'attaque directement à nous. C'est d'ailleurs le discours de propagande destiné aux Russes: la télévision d'état leur explique qu'ils ne sont pas en guerre contre l'Ukraine, mais contre l'OTAN (ses fameux polonais noirs, ses innombrables mercenaires occidentaux zombies et ses fameux moustiques téléguidés). Et si nous ne sommes pas techniquement en guerre contre la Russie, moralement nous le sommes et nous subirions tous les conséquences d'une victoire russe, ou d'une non-victoire ukrainienne.

Ayant admis que les Ukrainiens, c'est nous, cela change nécessairement notre regard sur ce conflit. Déjà, tolérerions nous que nos ville soient bombardées chaque nuit, que nos enfants soient enlevés puis endoctrinés pour nous haïr, que les civils des territoires occupés soient torturés ? Non. Nous n'avons pas toléré le terrorisme de Daesh, nous n'avons pas à tolérer le terrorisme des Russes.

Ensuite, quel général ou responsable politique accepterait d'envoyer nos soldats attaquer des positions fortifiées, sans soutient aérien ni équipement adéquat ? Les gens qui trouvent qu'on en fait trop pour l'Ukraine oseraient-ils monter à l'assaut comme le font actuellement les fantassins ukrainiens, et dans les mêmes conditions qu'eux ? Je ne le pense pas. On comprend alors qu'on est loin, très loin d'en faire assez pour les Ukrainiens, et qu'il faut leur envoyer tous les moyens dont ils ont besoin. Il faut cesser de calibrer notre aide en fonction de ce que nous avons; il faut augmenter notre production et/ou accepter de dégarnir un peu nos armées pour fournir à l'Ukraine de quoi écraser les Russes. C'est ce qu'on fait les pays baltes, par exemple, transférant certaine partie de leur armée (par exemple, tous leurs hélicoptères) et comptant sur la solidarité de l'OTAN pour combler ces manques. Bien sûr, en France, on ne peut pas se dégarnir ainsi. Mais il était question, par exemple, de donner à l'Ukraine les Mirages 2000 qui sont sur le point d'être remplacés par des Rafales. Pourquoi ne pas se dire que, pour patrouiller dans les cieux français (qui ne sont guère menacés), un vieux mirage 2000 suffit, et réserver les Rafales aux missions de combat ... y compris les missions de combat que mènent les Ukrainiens ? Ce n'est bien sûr qu'un exemple, l'idée générale est qu'il faut cesser de considérer les questions de défense au niveau national pour les considérer plutôt au niveau européen (ou OTAN). 

Mais on s'éloigne un peu trop de la question de la guerre en Ukraine. Concrètement, ce qu'il faut c'est surtout:

  1. planifier à long terme (on y vient, mais péniblement), pour faire comprendre aux Russes que, quoi qu'il arrive, le soutien à l'Ukraine n'ira qu'en se renforçant
  2. prendre en compte les besoins des ukrainiens, et les planifier les livraisons en conséquent. Par exemple, on peut estimer que les Ukrainiens perdent chaque mois ~50 tanks ~100 blindés ~30 pièces d'artillerie, et nous devons donc compenser au moins ces pertes chaque mois.
  3. augmenter massivement la production d'obus et de drones (et de tout le "consommable") pour donner aux Ukrainiens un avantage écrasant dans ces deux domaines clefs
  4. si possible, standardiser les armes livrées à l'Ukraine pour éviter le "cauchemar logistique" que représente la livraisons de centaines d'équipements différents (tous en trop petites quantités)

C'est seulement ainsi qu'on peut donner à l'Ukraine une chance de remporter cette guerre dans un délai raisonnable. Et surtout, ce n'est qu'ainsi qu'on peut faire comprendre aux Russes qu'ils n'ont aucune chance de gagner cette guerre. Car tant qu'ils peuvent espérer que le soutien occidental peut s'arrêter demain, tant que le niveau des deux armées est proche de la parité, les Russes s'entêteront et continueront cette guerre inutile. Il faut les surclasser dans tous les domaines, leur faire comprendre que les Ukrainiens recevront toujours plus d'équipements que les Russes ne peuvent en détruire. Et plus vite le territoire ukrainien sera libéré, plus vite s'éloignera, pour les Russes, la perspective d'une victoire. 

Il faut donc légèrement escalader (augmenter et systématiser notre soutien à l'Ukraine) pour ensuite grandement dé-escalader. Car comme l'a très bien dit Timothy Snyder: "Avec chaque village repris par l’Ukraine, nous assistons à la désescalade la plus importante : s’éloigner des crimes de guerre et du génocide, vers quelque chose qui ressemble davantage à une vie normale." C'est le seul chemin possible vers une véritable paix.








4 commentaires:

  1. N est ce pas ce qui est en train d être fait avec les annonces progressives (F16, ATACMS, …) sans compter l armement important dont est en train de se doter la Pologne et dont une partie pourrait bien se retrouver un jour en Ukraine ?

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    1. Je ne pense pas. Les ATACMS, ça fait 1 an qu'on en parle. Si les USA étaient dans une perspective de répondre aux besoins des Ukrainiens, cela fait longtemps qu'ils les auraient livré. Mais ils préfèrent les garder "au cas où" car c'est le seul missile ballistique dont dispose l'US Army (l'US air force et la Navy ont bien entendu d'autres missiles) et que celle-ci répugne à s'en séparer, d'autant plus que les ATACMS ne sont plus en production.

      Donc ils sont bien dans une logique "on donne ce qu'on peut/veut" plutôt que dans une logique "on donne ce dont l'Ukraine a besoin".

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  2. Vous avez tort à mon avis de dire que la Russie n'a pas de moyens d'escalader davantage. Cela a été mentionné à plusieurs reprises par eux-mêmes et pourrait être:
    1) des bombardements dirigés contre les centres de décision à Kiev. La destruction complète des immeubles administratifs à Kiev avec possiblement celle de certains bunkers souterrains.
    2) la recherche délibérée de l'incident diplomatique en abattant les drones américains en mer noire. La formule a déjà coûté un ou deux reapers pour voir et la prudence est de mise.
    3) la fin de la destruction du système énergétique ukrainien. La période de froid sera terrible en Ukraine lors du deuxième anniversaire de la guerre.
    4) L'arrêt de la distribution du GNL. Comme vous le savez, le GNL russe reste très important pour les européens. Son arrêt brutal pourrait gêner.
    5) comme vous le mentionnez, la mobilisation générale, qui indiquerait une volonté de mener une attaque décisive, ce que la Russie se refuse absolument à envisager.

    Au sujet du nucléraire vos raisonnements sont très faibles. Vous semblez ignorer que le nucléaire est une arme "de second degré".
    On ne raisonne avec le nucléaire qu'en fonction de ce que l'adversaire peut anticiper à votre sujet. Je m'explique: en présence d'une double dissuasion, on ne peut utiliser l'arme en premier, donc on expose sa doctrine et la menace qu'on exerce en fonction des actions de l'adversaire, donc SI il attaque et donc selon les raisons qu'il a lui-même d'attaquer.

    Car l'amorce peut être conventionnelle. Par exemple, dans la doctrine militaire russe exposée, une attaque conventionnelle d'un ennemi contre le pouvoir russe justifie une riposte nucléaire.
    Le bombardement conventionnel d'une usine polonaise réparant des chars ukrainiens serait-il un casus belli de ce type ? Peut-être pas, et cette attaque pourrait être une escalade que les Russes pourraient tenter de légitimer. Et si cette attaque cause des morts de militaires de l'OTAN ? Dans ce cas, la question de l'attaque nucléaire se poserait pour l'OTAN, ce qui, compte tenu du désaveu mondial que les USA subiraient s'ils le faisaient, pourrait les faire réfléchir.

    Bref, je vous conseille de ne pas jouer avec tout ça. Laissez donc faire les grands.

    Au sujet d'une négocation que vous jugez impossible, vous devriez savoir que le retour à la discussion qui fut interrompue en avril 2022 est parfaitement acceptée par les Russes: renonciation à la Crimée et au Dombas, et neutralisation de l'Ukraine permettent une paix immédiate durable. La négociation portera sur l'arrêt des combats.

    Ce sont bien les Ukrainiens et l'Occident global qui refusent cette négociation là , et dites le vous bien: il n'y a que celle-là de possible !!!

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    1. 1) Les bombardments des centres de décision à Kyiv, ils ont essayé. Notamment avec leur fameux "kinjhal" qui se sont fait intercepté.
      2) Les Russes savent très bien qu'en cas de confrontation directe, ils se feront démolir par l'OTAN. Ils n'ont aucun intéret à aller "trop loin" dans les incidents diplomatiques. Si par exemple les reapers ripostent et descendent les avions russes, c'est eux qui seront dans la merde.
      3) la campagne contre les installation énergétique, ils ont essayé, et complètement échoué
      4) LOL. Juste LOL.
      5) La mobilisation générale russe est déjà en cours. Ils n'ont tout simplement pas les structures pour entrainer plus de troupes, ni de quoi les équiper.

      Pour le reste, vous reprenez les mensonges russes. Les négociations de 2022 ont échoué, car les Russes veulent trop et l'Ukraine a compris qu'elle peut battre la Russie militairement (et ne va donc pas faire de concessions à ces terroristes génocidaires).

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